Le premier film absolument remarquable d’un jeune allemand nommé Florian Henckel von Donnersmarck (je le cite puisqu’il faudra retenir son nom à l’avenir). Pour un premier film, c'est tout bonnement admirable de précision et d’intelligence, tant dans l’écriture que dans la réalisation, dont la sobriété colle parfaitement au sujet. La reconstitution de la RDA est stupéfiante de réalisme, et contribue à la construction de ce climat paranoïaque. C'est passionnant, tendu et émouvant ; on ne voit pas passer le temps, jusqu’à ce final, sublime.
2. Away from Her (Loin d’elle)
On connaissait Sarah Polley actrice de talent (De Beaux Lendemains, Ma vie sans moi), la voici promise à une carrière de réalisatrice. Et avec cette histoire, toute simple, d'un homme qui soutient sa femme atteinte d'Alzeihmer, la jeune canadienne a filmé non pas un drame tire-larmes, mais une magnifique histoire d'amour, pleine de délicatesse et de sensibilité. Les mauvaises langues n'y verront qu'un téléfilm à débattre dans les écoles ou les ciné-clubs cheap. Que du contraire : il y a là un regard, un ton, une intention, une caméra. Avec, en prime, du Neil Young et du Bach à la bande-son.
3. Gone Baby Gone
Pour son premier film, Ben Affleck a choisi d’adapter un roman de Dennis Lehane, l’auteur de Mystic River. On y retrouve la même noirceur. Dépressif et extrêmement sombre, Gone Baby Gone est avant toute chose un film qui perturbe, avec ces horribles dilemmes moraux, ces questions ignobles qui mettent le spectateur mal à l'aise... Des questions sans doute plus intéressantes que l’intrigue elle-même, un brin alambiquée : il y a un léger abus de rebondissements, complots, etc. Hormis cette réserve (la faute à Lehane, finalement), heureusement, le film est bien écrit. La mise en scène est inégale, mais franchement prometteuse pour la suite. Le casting est solide, dominé par Casey Affleck (frère de Ben), une fois de plus sidérant.
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