Le TOP: 11-20

11. La Vengeance dans la peau (The Bourne Ultimatum)

J’avais découvert les deux premiers en DVD, que j’avais trouvés très bien foutus et captivants, mais ce n’est pas vraiment comparable à la mémorable séance de ce troisième opus en salles – facteur déterminant à mon surkiffage. En tête de liste des qualités de film, la mise en scène de Paul Greengrass (The Bourne Supremacy, mais aussi United 93 et Bloody Sunday): nerveuse, urgente, improvisée en apparence, elle colle parfaitement au sujet. Et donc si on accepte les avancées technologiques délirantes des uns et des autres, ou leurs prouesses spatio-temporelles hop hop hop, on ne sait qu'en profiter un max: j'étais scotché à mon siège de la première à la dernière seconde, la machoire ouverte la moitié du temps (ce qui faisait beaucoup rire mes voisins). Casting en béton armé, script simple et efficace, musique animale, rythme à palpitations, action qui casse bien, des scènes d'anthologie à la pelle... Je n’ai pas trouvé une seconde d'ennui. LE film d'action de l'année, qui casse la règle des "épisodes 3 tout pourris de 2007" (Ocean’s 13, Spider-Man 3, Shrek 3, Les Pirates 3…).

12. The Host

Voilà peut-être l’OVNI de l’année. Le scénario, qui touche à tous les genres, est plein de surprises, de dialogues décapants, de personnages mémorables, d’idées surprenantes, de ruptures de ton/rythme saisissantes. Le ton particulièrement original est une des grandes forces du film. Si le liant est parfois incongru ou peu abouti, chaque scène fonctionne et offre son lot d’émotion (drôlerie, terreur, malaise, drame…). Pouce en l’air aussi pour le monstre (sorte de gros poisson sur pattes affamé), absolument génial. La manière dont il est mis en scène est à tous les coups bluffante. Un divertissement pas con et hautement jouissif.

13. Le Scaphandre et le papillon

L’histoire vraie de Jean-Dominique Bauby qui, paralysé à 99,9%, a écrit un livre avec sa paupière gauche. La réussite du film est de ne pas être un film triste malgré le sujet pourtant propice au larmoyant. Tout en pudeur, le film choisit la retenue et n'en fait jamais trop, tant sur la forme que dans le propos. Les idées de mise en scène de Julian Schanbel (en point de vue subjectif, par exemple) fonctionnent – aidées par les la jolie photo et les acteurs irréprochables. On vit vraiment bien ce que ressent Jean-Do, et le film reste simple, ce qui est juste et bon. Et beau. Un film très touchant, qui donne envie de mieux profiter de la vie.

14. Chronique d'un scandale (Notes on a Scandal)

Richerd Eyre signe un passionnant duel psychologique, pas foncièrement original, mais supérieurement écrit et interprété par deux actrices au sommet de leur talent. La musique de Philip Glass (on fire, le bonhomme), excessive en apparence, vient joliment exciter tout ça. Jubilatoire tout en restant bien dérangeant, le récit n'offre aucun temps mort et évite de tomber dans la caricature. Un peu de répit aurait peut-être permis de dégager plus d'émotion, mais l’ensemble est une incontestable réussite qui ne manque jamais de subtilité et de profondeur.

15. Ensemble, c’est tout

N’ayant pas lu le bouquin de Gavalda, j’ai tout découvert sur écran. Et quelle bonne surprise… Claude Berri, qui semble s'être approprié l’histoire pour en faire un film assez personnel (notamment à travers la relation avec la grand-mère), a réussi un petit film tout simple, très touchant, parfois très drôle, parfois mélancolique... Grâce aux bons dialogues et aux excellents acteurs, on est constamment dans la justesse. Pas de fausse note, pas de faute de goût. Et quel plaisir de voir un film sensible qui parle de bon sentiments (le plaisir d’être ensemble, savoir donner sans rien attendre en retour) sans tomber dans la guimauve. Un vrai bonheur.

16. Jindabyne

J’en disais déjà beaucoup de bien ici.

17. Nue Propriété

Dans cette sombre histoire de famille qui part en couille, une mère divorcée vit avec ses deux fils. Quand elle émet l'idée de vendre la maison (elle pense refaire sa vie avec son flamand de voisin), le fils blond réagit mal, avec agressivité. Le brun, qui est l'opposé du blond, est plus introverti. Nue Propriété (film belge pour ceux qui l’ignorent encore) fait partie de ce genre de film où l'on dit beaucoup avec très peu. Dans un style rêche, froid et réaliste, à la Dardenne - mais en statique: Joachim Lafosse pose sa caméra, cadre, et laisse mousser. On se dit que c'est peut-être pour mieux se concentrer sur la direction d'acteurs, mais non: la mise en scène électrifie complètement par ses cadres, la gestion du décors, la position des personnages, etc. On en sort tout tendu, car c'est prenant, bien construit, extrêmement bien joué… Très fort.

18. Lady Chatterley

Les premières louanges vont à la surprenante simplicité du film, la "banalité" de l'histoire, a priori disproportionnelle avec le temps pris pour la raconter (2h40). Mais cette longueur est très bienvenue. Pascale Ferran ne s’aventure pas dans les psychologies, s’écarte de l’intellect et prends son temps pour explorer les sensations et mettre tous les sens du spectateur en éveil. Cette dimension sensorielle s'accorde magnifiquement bien avec le parcours des deux amants, qui trouvent l'amour à travers l'exploration des plaisirs, de leur plaisir, de leur désir. Louange donc aussi à la délicatesse de la mise en scène, la justesse du regard. Le ton semble quant à lui s'essayer à divers vagabondages, entre le sérieux et le cocasse, la lucidité et la naïveté, le tutoiement et le vouvoiement. Sans aucun chantage à l’émotion voilà un film d'une belle douceur qui se prend et s'apprécie tel qu'il est, tel qu'il vient.

19. Loin d'elle (Away from her)

Très beau premier film de Sarah Polley (voir l'avis ici).

20. Le Dernier Roi d'Ecosse (The Last King of Scotland)

A travers le personnage (fictif) d'un jeune médecin écossais devenu par un concours de circonstances son médecin personnel, évocation du dictateur ougandais Idi Amin Dada, au pouvoir entre 1972 et 1979. Son régime a vu mourir plus de 300.000 Ougandais. Ce mec méritait bien un film. Le gros atout, les trois étoiles Michelin, c'est évidemment Forest Whitaker, qui livre là une life performance proprement hal-lu-ci-nante. Sa carrière sera marquée à jamais par ce rôle. Il est habité, il s'y donne corps et âme, il est son personnage jusqu'à la dernière goutte de sueur. Pour le reste, ça fonctionne. Non pas par le scénario (qui semble inabouti - mais par quel bout?), mais par la tension créée pas à pas, la construction du cauchemar, la descente aux enfers du héros… Visuellement c'est très réussi: le grain y est sublimé: celui de la photo, contrastée et très "documentaire des seventies", et celui de la peau de Amin Dada, qui luit comme il faut.

1 commentaire:

Clic a dit…

Ensemble, c'est tout sans tomber dans la guimauve... Mon oeil ! ;-)